The Adventures of Diva Rachel: Le PQ de Pauline a-t-il perdu à cause du vote ethnique?


Le ectoplasme du «prochain» référendum s’éloigne maintenant que le Parti québécois (PQ) a été défait dans scrutin provincial québécois. Après un cycle électoral acrimonieux et débordant d’allégations de corruption, d’insinuations sexistes, d’accusations de fraude et de démagogies à caractère raciste, peu en sortiront indemne. Les candidats malencontreux, les partisans aux propos désolants, les prétendants dauphins trop pressés de tasser le chef déchu, les sondeurs soucieux… ils se doivent tous un examen de conscience. 

Quant au précédent référendum, celui de 1995, il a infléchit la nature du Parti québécois, dont l’article premier est de conduire la province fondatrice vers la séparation. La déclaration de clôture de Jacques Parizeau, alors premier ministre du Québec et privé de sa victoire référendaire, fait encore frémir plusieurs. Le referendum lui aurait été volé à cause de «l’argent et les votes ethniques». Hélas, le rôle du méchant maraudeur dans le conte de fées souverainiste est réservé aux minorités: voilà un canevas classique.

Cette semaine, les Québécois étaient convoqués à redistribuer les sièges à l’Assemblée Nationale pour la deuxième fois en dix-huit mois. Sous l’aile de Philippe Couillard, les Libéraux surgissent avec un gouvernement majoritaire. Les épilogues n’ont pas tardé: les résultats sont un «rejet de la Charte de laïcité de Mme Marois» ou bien un «rejet du discours référendaire du PQ.» Peu importe l’interprétation, les sondeurs ont déterminé que les francophones aiment l’idée d’imposer des limites au code vestimentaire des nouveaux arrivants (contrairement à la culture nébuleuse qui imprègne le quotidien canadien). Les anglos et les allophones voient plutôt la Charte d’un mauvais œil.

Comment les experts ont-ils établi les profils linguistiques et démographiques favorables à la défunte Charte des valeurs
On suppose qu’ils se sont basés sur des renseignements personnels tels que la langue parlée à la maison et/ou maternelle. 

Moins d’un anglophone sur cinq croit que la charte des valeurs proposée par le Parti québécois parviendra à améliorer la cohésion sociale au Québec, alors que le double des francophones et des allophones pensent que ce sera le cas.

Nul n’accuse Ekos de semer la discorde, d’être anti-anglo, ou de pratiquer une sorte de discrimination. L’étude est un moyen efficace de diagnostiquer le paysage politique et de voir le vrai visage du peuple. L’alternative, c’est de faire un sondage général, où les voix des minorités sont étouffées. Les Canadiens-français connaissent cette feinte fédéraliste par coeur. 
Les canadiens ont l’habitude de lire les sondages nationaux sous la loupe «rural/urbain», «homme/femme», «Québec/le RoC» (et les Américains sont encore plus performants: le New York Times publie les résultats de l’élection présidentielle 2012 selon le sexe, l’âge, le niveau d’éducation , le revenu, la race et l’origine ethnique, l’idéologie, l’état civil, etc.) Par exemple, la question du chômage est étudiée selon l’âge: les parlementaires font l’analyse de la sous-embauch des jeunes dans le but de concilier ce défaut. Les enjeux tels l’inclination à la monarchie britannique, l’appui au Registre des armes à feux, à la chasse aux phoques et aux interventions guerrières se jouent sur les particularités régionales, indigènes, patrimoniales, etc. Ca met en évidence des perspectives identitaires qui informent à la fois le public et auteurs de politiques, en plus de permettre la comptabilisation (voire la compréhension) des citoyens en milieu minoritaire.
Le chaînon manquant à l’analyse des suffrages d’une société plurielle, c’est le volet «race et origine ethnique». Curieusement, il existe peu de données empiriques sur la participation électorale des communautés culturelles au Canada. Élections Canada a publié un rapport en 2006. 

Les résultats des élections fédérales de 2004 et 2006 révèlent que les circonscriptions à forte concentration d’immigrants ont affiché un taux de participation inférieur à la moyenne. En 2001, près de 90 % de tous les immigrants étaient domiciliés dans les provinces de l’Ontario, de Québec et de la Colombie-Britannique. Les circonscriptions à plus fort pourcentage d’immigrants se trouvent dans les zones métropolitaines.

Bref, Élections Canada s’est réduit à l’extrapolation afin d’étudier le «vote ethnique». Il semble n’y avoir aucune preuve que les citoyens qui ont voté dans ces circonscriptions «multiculturelles» soient des électeurs «ethniques». Le scrutin aurait-il mesuré l’apport des «Canadiens de souche» qui résident également dans la circonscription? 
Les minorités visibles formeront bientôt le tiers de la population canadienne et près de la moitié des centres urbains. Quand est-ce que les maisons de sondage vont s’ouvrir à cette mine d’or démographique? Les voix des minorités ne valent-t-elles pas la peine d’être écoutées? N’y a-t-il aucun curieux avide à découvrir ce que près d’un quart des Canadiens pensent et ressentent, afin de mieux servir le peuple dans son ensemble? 

Quels enseignements peut-on tirer de ces images plus récentes de la participation des groupes minoritaires et des immigrants à la vie électorale canadienne? D’abord, il est assez évident qu’il faudra davantage de recherche. L’une des priorités est l’exploration des différences dans les taux de participation électorale de communautés spécifiques.

Au cours des prochaines semaines, on aura droit à une pluie de comptes-rendus pontifiants qui dresseront le bilan du suffrage québécois. Que dire des conclusions des commentateurs? Le puzzle politique ne peut être résolu sans la pièce du «vote ethnique». 
La hausse de la participation électorale est-elle liée à une augmentation d’électeurs issus des «communautés culturelles»? Est-ce la Charte des Valeurs ou le spectre d’un autre référendum à escroquer qui les a conduits aux urnes en grand nombre? Si la Première ministre Marois avait accès à de meilleurs sondages, incluant les minorités visibles, aurait-elle déclenché ces élections hâtives? 
Puisque les sondeurs se noient de complaisance ou ont une peur bleue des vérités qui dérangent, le nécessaire examen des électeurs est invariablement inachevé. Il se pourrait que le «vote ethnique,» bouc émissaire fétiche, ait eu raison du PQ de Mme Marois. Grâce à notre débilitante anxiété collective par rapport à la comptabilité ethnique, nous ne le saurons probablement jamais.
The adventures of a Franco Ontarian Viz Min Woman in Ottawa.
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