The Adventures of Diva Rachel: Marine Le Pen et les pleutres du Québec

Quand Radio-Canada convoque Marine Le Pen à un tête-à-tête télévisé, les yeux du Québec sont rivés sur l’entretien. Quelle que soit votre opinion sur «l’immigration massive», l’intégration à reculons ou le rêve (ou le cauchemar?) du multiculturalisme utopiste, Marine Le Pen vous offre un franc parlé sur un sujet à la fois ‘sensible’ et litigieux.  Le multiculturalisme et l’immigrantion font autant parler en Europe (Suède, Allemagne, Angleterre, Italie, Danemark, Belgique, etc.) qu’en Amérique du Nord. Le Québec, progressiste par excellence, est vétéran du sujet (la Commission Bouchard-Taylor 2007, la Charte des Valeurs 2013). Pourtant, les entrevues québécoises avec Mme Le Pen laissaient à désirer.

Marine Le Pen, présidente du Front national(FN) depuis 2011, mène le parti de droite – certains diront «d’extrême droite» – qu’a fondé son père. Le Pen 2.0 est à la fois plus raffinée et plus douce que son géniteur. Marine Le Pen, en “campagne de dédiabolisation” depuis son ascension à la tête du FN, ne préconise pas le racisme, ni la xénophobie à découvert. Elle est bien plus habile que ça.

Le Pen est semblablement venue au Canada pour avancer le dialogue binational et symétrique sur l’immigration, l’économie, la culture et leurs intersections souvent embrouillées. C’est un dialogue quasi-quotidien dans les cuisines, sur les campus, et dans les sous-sols d’église et de mosquée à travers le Québec:

  • Comment le Québec accueille-t-il les immigrants – pas dans l’illusion chimérique reprise par l’establishment toujours pressé d’étouffer de clore le débat, mais dans les faits?
  • Est-ce que et comment les immigrants s’intègrent-t-ils: Quebec vs France?
  • L’intégration des étrangers nouveaux arrivants et la «mosaïque multiculturelle» sont-ils contradictoires, voire incompatibles?
  • L’accès à l’emploi étant le véhiclue d’intégration par excellence, comment le nativisme (soit la discrimination basée sur le lieu de naissance) et la xénophobie se manifestent-t-ils dans l’octroi des emplois en France, au Québec et dans le Rest of Canada?
  • Comment le Canada, avare de fécondité domestique, peut-il foisonner son développement sans assimiler la main d’œuvre nécessaire à son épanouissement économique?
  • Et surtout, comment le dynamiques socioculturelle et économique du Québec se comparent-t-elles à celles de la mère patrie? Avons-nous des leçons à apprendre de l’ancien colonisateur gaulois ou de Madame Le Pen elle-même?
  • Enfin, les québécois confondent-ils la confrontation avec Marine Le Pen et la confrontation de la xénophobie made-in-Québec?

Voilà un survol des questions qui auraient dû animer un dialogue sobre et intelligent entre Marine Le Pen et les élites médiatiques du Québec.

Malheureusement, une peur bleue paralyse les pleutres: à peu près personne n’a eu la sagesse d’aborder Mme LePen avec des statistiques et des constatations factuelles quand à l’apport de l’immigrationau sein de la Belle Province. En absence de débat public, l’ignorance généralisée se propage comme un cancer. Les médias du QC ont tous manqué à leur devoir d’éclairer les ignares avec les faits empiriques et de mettre un terme aux faussetés sur les effets négatifs (et positifs) de l’immigration. On dirait parfois que les journalistes eux mêmes ne maîtrisent pas le dossier: Anne-Marie Dussault semble faire l’amalgame entre nativisme et racisme (minute 16:00). Étonnamment, c’est Le Pen qui tente de la corriger! Pire encore: l’absence de dialogue cède la place aux mythes, aux mensonges et à l’imaginaire malicieux des démagogues qui occupent à eux seuls le débat public.

La symétrie se dessine
Il n’y a pas si longtemps que les politiciens fédéraux et provinciaux envisageaient des programmes d’immigration qui voilaient à peine les hégémonies ethnique et raciale qui, certes,se rapprochent de celle de Mme Le Pen et qui résument la pensée de milliers de citoyens canadiens:

Décidément, le malaise par rapport à l’immigration et les communautés culturelles précède de loin la visite de Marine Le Pen.

Les politiciens ont beau casser du sucre sur le dos de Mme Le Pen, mais elle dit parfois tout haut ce qu’ils disent en sourdine laissent échapper avant de ‘clarifier leur propos‘ xénophobes. En la chassant, plusieurs se félicitent d’avoir anéanti l’intolérance. Le Pen nous a quittés mais la xénophobie généralisée est toujours là.

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Michal Rozworski: Podcast: Where is Quebec going after the strikes, where is Canada’s economy going after the oil crash?

  I have two Canadian updates this week. The first is from Nora Loreto on what’s happening in Quebec after the fall’s anti-austerity strikes. Nora is a Quebec City-based journalist and labour activist. She gives an account not only of what happened during the strikes in Quebec, but also what to expect in their wake (see the […]

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The Adventures of Diva Rachel: Le blackface et d’autres maux franco-québécois

Je me souviens… du blackface à Brathwaite

La parodie que Normand Brathwaite a joué en blackface lors du dernier Bye-Bye à l’antenne de Radio-Canada a créé beaucoup d’émoi… Dans la plus récente tentative d’épuration des origines racistes du blackface que nous offre La Presse, le professeur de dramaturgie au Conservatoire d’art dramatique de Montréal Gilbert Turp entame son argumentaire en précisant que le mot « blackface » n’existe pas en français. Forcément, mot étranger égal culture étrangère. Après avoir ainsi établi les assises d’une logique boiteuse, Turp largue un faux débat qui traduit son ignorance générale sur la pratique qui a bel et bien sa place dans l’histoire du Québec.

Dans sa lancée révisionniste, Turp décide de rebaptiser le blackface, pratique où un acteur se beurre la face en noir pour incarner un personnage de race noire. Il invente un terme franco-québécois pour designer la pratique théâtrale qui existe au Québec depuis plus de 100 ans.

Si on suit son raisonnement, le cul-de-sac culturel québécois est imperméable aux influences étrangères: ni les mots étrangers, ni les résidus de la culture américaine ne passent.

Ben coudonc! C’est-tu une joke? Comment une personne comme M. Turp qui gagne sa vie en s’abreuvant de la culture du peuple peut-il montrer une telle ignorance face à la fluidité des tendances culturelles?

Les mots étrangers couramment utilisés au Canada-français, tels boycotter, marketing, bashing (comme dans «Québec-bashing»), font partie intégrales du lexique québécois depuis belle lurette. Certes, seuls les anglophobes endurcis refusent d’accepter que ces mots portent la même signification à l’étranger qu’au Québec.

Dans une autre tentative d’épuration, la directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert Denise Filiatrault se défendait après l’affaire Subban/blackface 2015:

«Écoutez, ce n’était pas un blackface, a-t-elle déclaré à La Presse. […] J’ai 60 ans de carrière. J’ai été la première à engager un Noir à la télévision.»

Effectivement, Filiatrault octroie une job à un jeune Norman Brathwaite en 1979-80. « Chez Denise » est la première émission de télévision québécoise à présenter un personnage noir. Mais quels rôles Filiatrault a-t-elle confiés à son apprenti?

Dès la première saison, Brathwaite nous livre un numéro qui fait référence à la chanson fétiche du roi du blackface américain, Al Jolson. Brathwaite, fidèle aux prestations de Jolson, se peint le visage en couleur cendre, exagère grossièrement ses lèvres et porte l’uniforme classique des minstrel show. Enfin, pour adapter la vulgaire caricature Afro-Américaine au contexte québécois, Brathwaite écorche un accent haïtien (à la minute 11:20).

Cette création de Denise Filiatrault, véritable calque du blackface américain, nous confirme que la culture québécoise est bel et bien poreuse. Turp et les autres analphabètes de l’histoire du blackface Made in Quebec s’acharnent à nous le faire oublier.

«De me faire dire “vous faites des blackface”, je suis scandalisée, outrée et humiliée. En tant que directrice du Rideau Vert, je n’ai jamais fait ça, je ne ferai jamais ça de ma vie.» –Denise Filiatrault

Mme Filiatrault a-t-elle la mémoire courte? Si oui, elle n’est pas la seule.

« JE ME SOUVIENS…. DE QUOI? DE RIEN! »

Le devoir de mémoire est inscrit dans la devise du Québec lui-même. Toutefois, la Belle province ne peut évoluer en tant que société si elle s’encloître dans une mémoire sélective, encore moins dans une mémoire reconstituée. 35 ans se sont écoulés entre les deux blackfaces de Normand. Malgré de nombreuses tentatives menées par des révisionnistes chevronnés, les faits les trahissent. Comme nous l’a démontré Filiatraut en 1980, pour ne nommer que celle-ci, le blackface s’est greffé au contexte québécois. Il est grand temps que les Thomas incrédules assument cette réalité pour enfin abolir cette pratique dévolue.

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The Adventures of Diva Rachel: Stacey Dash’s Little Black Lies: When Blacks Agree with Bigots

Alternate title : Stacey Dash — Human Shield of House Negro ?

It’s painful to watch someone pimp themselves out for a paycheque. But Black people do it every day. Why? To “go along to get a long”, to make colleagues comfortable, to insure the few strands of opportunities that may come their way despite an unlevel playing field aren’t rubbed out.

This week, Stacey Dash traded her values for a check when she turned her back on the African-American owned media outlets which supported her career, and their audiences. The once still ‘Clueless’ actress-turned-Fox News commentator called for the elimination of Black History Month, the BET Awards and other venues to highlight talent which is otherwise eclipsed by the ubiquity of whiteness (see #OscarsSoWhite controversy 1.0 and 2.0). Too many bigots–blissfully unaware of the trick compensated ruse–salivate on Dash’s diatribe, wielding it like a weapon to uphold white supremacy.

The ruse has been employed for decades, and not just in the U.S. Banking on vulnerable people to lie to save their skin is one thing. To use these misguided statements, possibly offered under duress, as a catalyst for further marginalization of racialized groups is cruel. This tactic has often worked well for the establishment.

In the mid-1950s, Dresden, Ont. was like many segregated Canadian towns. Black and white residents led separate social lives. Restaurants, barbershops and even churches banned African Canadians from entering. Many merchants refused to serve people of colour.

When Black residents challenged the long-standing segregationist climate in a Dresden court room, the media descended on the south-western Ontario town to survey the racial row. To gage the sentiment of the townsfolk, they interviewed local residents. Curiously, the black resident this journalist interrogated was the area’s token sole Black police officer. When asked about the race-based discrimination enforced by the City (and, implicitly, his employer), the smiling policeman stated “there was no discrimination here”.

Were (white) journalists enlightened enough to decipher the white lie a Black employee uttered to comfort his Caucasian coworkers and keep his coveted job? None of the period articles I found were conclusive. However, it is entirely plausible that local bigots used this coerced headline to justify the racist status quo.

The same sad scenario has repeated itself in Quebec this week. CBC TV producer and Quebecois celebrity Louis Morissette took to his wife’s magazine, the public broadcaster’s airwaves and La Presse newspaper to share his artistic sorrow: his bosses forbid him from using blackface during Radio-Canada’s annual New Years’ Eve TV comedy special. Even worse, Morissette was – gasp! – forced to hire a Black actor to play a Black character on TV.

Blackface, a longstanding practice by which a white actor tars his face to play a black character, is back in style in Quebec. (Some say it never went out of style.)

Two afro-quebeckers vehemently and publicly defend blackface in French-speaking Canada: African immigrant-turned-CBC comedian Boucar Diouf and perennial token-black-character Normand Brathwaite, who notably got his career started by playing to Haitian immigrant stereotypes — much to the Québécois audience’s delight.

“This is not blackface,” Normand Brathwaite said. “I’d be pretty pissed off if someone imitated me in a year-end show and didn’t paint himself black, because I’m very proud of the colour of my skin.”

The Brathwaite-Diouf duo are often dragged to Quebec TV, radio and print to prop up bigot blackface-disciples, with a clear aim at silencing the vast majority of the black community which is offended by the practice. Brathwaite and Diouf work for the very Québec-based broadcasters and producers who repeatedly rely on blackface for comic relief. No one has questioned the dynamics by which Brathwaite and Diouf defend their masters remain in the good graces of Quebec’s white-dominated star système clique.

HUMAN SHIELDS or HOUSE NEGROS?
It’s a false binary. Journalists pull the strings of public sentiment by selecting biased spokespersons. The Stacy Dash’s of Quebec say what their employers want to hear. They’ve convinced many uninformed purelaine Quebeckers that blackface is no longer considered racist with their post-racial paradise. Regardless, the responsibility to present analysis of a racially-charged controversy isn’t on Stacy Dash or the Brathwaite-Diouf duo. It behooves competent journalists forgo editorial fools’ gold.

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The Adventures of Diva Rachel: Louis Morissette: marabout à cause des Moustiques©

Voilà que le mari à Véro, Louis Morissette, se vide le coeur en trois temps: dans la revue nommée pour sa célèbre conjointe, aux ondes de Radio-Canada, et dans le grand journal.

C’est à cette échelle-là que l’homme, à qui sont accordées toutes les tribunes officielles, a le privilege de pleurnicher.

moustique«…c’est l’attaque des moustiques qui piquent, picossent et bourdonnent jusqu’à te rendre fou au milieu de la nuit.»
~Louis Morissette, dans le dernier numéro du magazine Véro 

Le pauvre plaignant nous livre sa jérémiade: ses patrons l’ont condamné à embaucher un noir. (!)
Vite! Passez la boîte de Kleenex!

C’t’à cause des Moustiques© sur Twitter que Monsieur le producteur de télé-dérision doit rompre l’uniformité raciale qui guette l’antenne du diffuseur public.

Voilà que la diversité entre au Bye-Bye par la porte d’en arrière, ainsi brisant l’omniprésence de visages de blancs beiges et sans saveur multiculturelle.

«Notre télé est blanche comme les chemises de l’archiduchesse, à quelques exceptions près.»
~Stéphane Morneau dans le Métro, Sept. 2015.

APRÈS MOI, LE DÉLUGE!
«Quelle sera la prochaine étape?» poursuit Morissette, semblablement marabout. «Nous devrons avoir un Noir, un blond, une Autochtone, une femme ronde, une personne handicapée, un sexagénaire…?»

Eh, oui. La diversité. Le reflet d’une réelle société. Un véritable cauchemar, n’est-ce pas?

Faut-il s’interroger sur un fantasme dans lequel la créativité qui dépend strictement d’un casting homogène. Dans quel Québec sommes-nous?

«Le petit écran québécois met inlassablement en scène du bon blanc de souche 100% approuvé par le conseil municipal de Hérouxville. »
~Pascal Henrard dans Urbania, janvier 2014.

Et quel est le Québec d’un avenir prometteur?

«Nous avons un bassin d’acteurs issus de la diversité. Je peux bien les proposer à tout le monde, mais si personne n’en veut…»
~Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA), janvier 2015.

Cet aveu de discrimination positive discrimination à découvert assurera l’hégémonie de souche québécoise, laquelle freine le progrès du Québec. Celle qu’on constate au Prix Gémaux, aux Jutrachez Radio-Canada, et j’en passe. C’est cette lâcheté artistique et culturelle que dénoncent inlassablement ces fameuses Moustiques©.

N’en déplaise à ceux qui narguent la dignité humaine, qui méprisent le multiculturalisme, qui pleurent l’absence du blackface à la télévision québécoise : les Moustiques© s’abreuvent allègrement de vos larmes.

Allez s’y: continuez à brailler.

{Signé}
Les Moustiques©

hastag: #Moustiques

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